Au pied des collines volcaniques des Mamelles, dans le quartier de Ouakam, la Mosquée de la Divinité s’impose par sa silhouette légère et lumineuse, dominant l’Atlantique de ses deux minarets élancés et de son dôme blanc immaculé. Construite suite à une vision spirituelle reçue dans les années 1970 par Mohamed Gorgui Seyni Gueye (dit Sangabi), ce monument est aujourd’hui un haut-lieu de culte, un symbole d’unité religieuse, mais aussi un site incontournable pour quiconque souhaite allier spiritualité, art et paysage lors d’une visite à Dakar.
La “Divinité” attire fidèles, artistes, curieux et promeneurs, venus s’y recueillir, admirer l’architecture ou contempler l’horizon sauvage d’un des plus beaux points de vue de la ville. La mosquée se distingue par son histoire mystique, son style sobre et sa position unique face à l’immensité de l’océan, cadre idéal pour goûter à la sérénité et à la beauté singulière de la capitale sénégalaise.

Origine et histoire

La Mosquée de la Divinité tire son nom et sa vocation d’un épisode mystique survenu au fondateur du mouvement Naby Allah, Mohamed Gorgui Seyni Gueye, décédé en 2007 au Maroc. Dans la nuit du 28 au 29 mars 1973, ce grand ami du royaume chérifien, affirme recevoir l’ordre divin de bâtir une mosquée précisément sur ce promontoire, la vision se matérialisant par une maquette “parachutée du ciel” qu’il aurait suivie jusqu’à la baie de Ouakam.
Dès 1978, la communauté Naby Allah s’organise : collecte de fonds, mobilisation des familles, bénévolat général. Tous participent à l’édification de ce qui devait “marier le ciel, la mer et la terre dans la prière”.
La première pierre est posée officiellement en janvier 1992 ; le chantier, lourd d’efforts et de cotisations communautaires, dure plus de cinq ans, l’inauguration ayant lieu le 1er octobre 1997. Contrairement à la Grande Mosquée de Dakar, l’édifice vient répondre à une inspiration strictement locale et spirituelle, marquant la vitalité du renouveau religieux sénégalais des années 1990.

Une architecture singulière

Œuvre collective autant que pieuse, la mosquée présente une silhouette volontairement épurée : dôme central massif, deux minarets jumelés et une terrasse blanche ouvrant sur la mer.
La conception, dessinée par Sangabi sur la base de sa vision, fut réalisée avec l’aide de grands architectes sénégalais, dont Cheikh Ngom, pionnier du béton armé et auteur de nombreux monuments à Dakar. L’unique ajout au plan originel fut la coupole, suggérée par l’architecte pour protéger la salle de prière des intempéries.
L’intérieur, baigné de lumière et de sobriété, contraste avec la monumentalité de la façade : peu de décorations, quelques vitraux, une menuiserie traditionnelle, des tapis offerts par les fidèles. Le choix des matériaux (béton, carrelage clair, menuiserie locale) ancre le lieu dans la modernité tout en dialoguant avec le site.

Un emplacement spectaculaire

Édifiée en aplomb de l’Atlantique, la Mosquée de la Divinité “tourne vers le large” : bruit des vagues, brise salée, lumière crue ou dorée selon l’heure donnent à chaque visite un caractère unique, propice à la méditation et à la contemplation. Au coucher du soleil, la lumière dorée nimbe les minarets et le dôme, offrant aux photographes et visiteurs l’un des plus beaux décors de Dakar. La terrasse accueille volontiers discussions, pauses, séances photo – c’est aussi un lieu inclusif : croyants, passants, familles ou touristes s’y croisent dans le respect des rites.

Vie religieuse et culturelle

Lieu de culte actif, la mosquée rythme la vie de Ouakam : prières quotidiennes, grandes célébrations des fêtes religieuses musulmanes, cérémonies communautaires…
Pour les visiteurs non musulmans, l’accès à la salle de prière dépend des horaires et du consentement des responsables, mais le parvis et les abords restent ouverts à tous, à condition de respecter les codes vestimentaires.

Anecdotes de la Mosquée de la Divinité

• Selon la tradition locale, il est de bon augure de faire un vœu en touchant la rambarde du parvis face à la mer, puis de le confier en silence au vent marin : “Ce que l’Atlantique emporte, Dieu le reçoit”.
• La coupole du dôme, ajout d’ingénierie, pèse plus de 80 tonnes et fut hissée sur place à la seule force des bras, grâce à une chaîne de bénévoles solidaires, lors d’une journée restée dans toutes les mémoires de Ouakam.
• Chaque année, des artistes organisent des concours de poésie ou des lectures coraniques sur la terrasse, rendant hommage au “songe fondateur” de Sangabi.
• Parfois, au crépuscule, des familles s’installent en pique-nique sur la plage au pied de la mosquée, partageant plats et bénédictions en regardant le soleil “s’incliner devant la Divinité”.

Que faire à la Mosquée de la Divinité ? 

• Découvrir son histoire inspirée d’un songe mystique et d’une mobilisation communautaire exceptionnelle.
• Admirer l’architecture unique : sobriété, symétrie, modernité, dôme blanc et minarets sur fond d’océan.
• Profiter de la vue sur le large, écouter les vagues, respirer l’air marin.
• Photographier la mosquée au coucher du soleil, moment préféré des Dakarois.
• Associer la visite à celles du Monument de la Renaissance Africaine voisin et du Phare des Mamelles.

Infos pratiques

• Localisation : Quartier Ouakam, pied des Mamelles, collé à la corniche.
• Accès : 15–20 min du centre-ville en taxi/voiture, stationnement à proximité.
• Horaires : accès extérieur toute la journée, intérieur soumis aux horaires de prière.
• Entrée : gratuite, respect des codes vestimentaires et des horaires religieux recommandés.
• Conseils : préférer le soir ou l’aube pour la lumière ; douceur du site, prudence sur le parvis en cas de grandes marées.
• Proximité : à deux pas du Phare des Mamelles et du Monument de la Renaissance Africaine.