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Musée Théodore Monod : Art et patrimoine africain à Dakar
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Installé place Soweto, en plein cœur du quartier du Plateau à Dakar, le Musée Théodore Monod d’Art Africain (anciennement Musée de l’IFAN) est l’un des plus anciens musées d’Afrique de l’Ouest et l’un des plus prestigieux du continent. Fondé en 1938, il est consacré aux arts et traditions de l’Afrique de l’Ouest et abrite près de 9 000 objets (masques, statues, bijoux, textiles, instruments, objets rituels). Son nom rend hommage à l’immense ethnologue et naturaliste français Théodore Monod, qui fut son directeur emblématique et lui donna son orientation scientifique et muséologique. C’est une halte incontournable pour quiconque veut comprendre la richesse du patrimoine africain traditionnel.

Histoire et identité du musée

Le musée est créé en 1938 comme dépendance de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN), dans un bâtiment de style néo-soudanais construit en 1931–1932, jadis palais du commandant de la circonscription de Dakar.
Il a d’abord servi à collectionner et préserver l’art africain dans une optique scientifique et muséographique, s’imposant vite comme centre de référence en ethnologie, notamment grâce aux missions de terrain menées dans tout l’Ouest africain.
En 2007, l’institution prend le nom de Théodore Monod, en hommage au savant qui consacra sa vie à l’étude et à la valorisation des sociétés et arts africains, sahariens, et à la défense du patrimoine africain face au pillage et à la colonisation.

Architecture et organisation

Le musée occupe deux principaux bâtiments de style néo-soudanais et colonial, situés dans un jardin arboré.

  • Bâtiment A (le plus ancien, 1932) : réserve des collections, exposition permanente au rez-de-chaussée (objets rituels, masques majeurs), salle du premier étage réservée aux expositions temporaires.
  • Bâtiment B (ajout en 1991-1992) : galerie contemporaine dédiée aux expositions temporaires, salle de conférences, hall pour animations culturelles.
    Le musée dispose aussi d’un jardin tropical rare à Dakar et d’espaces pédagogiques et scientifiques (ateliers, studios). Son atmosphère est à la fois intime et académique, très différente du style monumental et moderniste du Musée des Civilisations Noires.

Collections et expositions

  • Masques et statues : La collection de masques est exceptionnelle et couvre les sociétés dogon, bamiléké, sénoufo, bambara, sérère, diola… On admire aussi figurines et statues d’ancêtres, sièges, portes, récits sculptés du Mali, du Nigeria, de Côte d’Ivoire…
  • Objets rituels : Fétiches, autels, statuettes de divination illustrent la diversité des pratiques spirituelles africaines, du culte des ancêtres aux religions initiatiques.
  • Instruments de musique : Djembés, balafons, koras, tambours sabar, instruments de chasse ou de circoncision, rappellent le rôle central de la musique.
  • Textiles et parures : Pagne tissé, perles, bijoux, coiffures traditionnelles… témoignent de l’importance de la parure dans les sociétés africaines.
  • Collections non exposées : Plus de 600 m² de réserves d’objets rarement vus ; les expositions temporaires s’y alimentent.
  • Expositions temporaires : Le musée accueille régulièrement expositions sur des artistes contemporains ou des thématiques culturelles (biennale de l’art de Dakar, art sahélien, etc.).

Un rôle scientifique et culturel

Le Musée Théodore Monod reste fidèlement lié à la recherche scientifique (héritage de l’IFAN et de Monod) :

  • Il sert de référence aux chercheurs, étudiants, anthropologues et musicologues du monde entier.
  • C’est un espace éducatif, régulièrement investi par étudiants, scolaires, ateliers pédagogiques.
  • Le musée coopère avec de nombreuses institutions africaines, européennes, américaines et participe à la biennale de Dakar et à de multiples projets de valorisation du patrimoine.

Anecdotes / faits marquants

  • À l’origine, certaines collections du musée ont été exposées à Paris dès 1865, avant même la colonisation effective.
  • La collection de masques sénoufo et dogon du musée est l’une des plus rares au monde et fut obtenue lors de missions ethnologiques dans les années 1940–1960.
  • Théodore Monod dormait parfois dans le musée ou sur les lieux de collecte pour “garder l’âme des objets”, selon ses proches.
  • Certains ateliers pédagogiques permettent aux enfants de fabriquer leur propre masque en papier mâché.
  • Le bâtiment du Musée fut aussi brièvement utilisé par l’administration coloniale de l’AOF : aujourd’hui, des débats entre conservateurs et chercheurs visent à “décoloniser” l’approche et à valoriser la voix des communautés africaines.

Que faire au Musée Théodore Monod ? 

  • Explorer l’exceptionnelle collection de masques pour comprendre rôle initiatique et rituel dans les sociétés africaines.
  • Découvrir objets rituels et fétiches qui témoignent du lien entre art, spiritualité et vie quotidienne.
  • Écouter l’histoire d’instruments, admirer textiles et parures dans une perspective esthétique et anthropologique.
  • Visiter une exposition temporaire (art contemporain ou ethnographie) lors de la biennale ou d’un cycle culturel.
  • Comparer l’expérience avec celle du Musée des Civilisations Noires, pour saisir toute la diversité des regards sur l’Afrique ancienne et moderne.

Infos pratiques

  • Localisation : 1, place Soweto, Plateau, Dakar
  • Accès : Taxi ou à pied depuis le centre-ville, à proximité du MCN.
  • Horaires : Mardi à dimanche, 9h à 17h (fermé lundi).
  • Tarifs : 2 000 à 3 000 FCFA (3–5 €), tarif réduit jeunes/scolaires.
  • Durée conseillée : 1h30 à 2h pour profiter pleinement ; audioguides parfois disponibles lors d’expos majeures.
  • Services : Boutique, ateliers pédagogiques, salle de conférence, jardin tropical, programme d’expos temporaires.

FAQ

Pourquoi visiter ce musée ?

Pour découvrir l’une des plus riches collections d’art africain et de masques traditionnels d’Afrique de l’Ouest.

Différence avec le MCN ?

Spécialisé dans l’art traditionnel et l’ethnographie ; le MCN offre un panorama large incluant art contemporain et diaspora.

Pièces phares ?

Masques dogons, sénoufos, statues Bambara, instruments anciens.

Combien de temps prévoir ?

1h30–2h selon l’intérêt pour les collections temporaires.

Expos temporaires ?

Oui, sur les artistes contemporains, collections rares, recherches en ethnologie.