Inauguré en décembre 2018, le Musée des Civilisations Noires (MCN) à Dakar est devenu en quelques années un rendez-vous majeur de la scène culturelle africaine et internationale. Sa forme circulaire, inspirée des cases traditionnelles africaines, abrite près de 15 000 m² d’espaces d’exposition pouvant accueillir jusqu’à 18 000 pièces, avec un parcours allant de la préhistoire à la création contemporaine.
Pensé dès les années 1960 par Léopold Sédar Senghor, il prolonge aujourd’hui la grande ambition d’offrir, au cœur de Dakar, un lieu où les Africains et leurs diasporas s’emparent de leur propre récit – en dehors du prisme colonial – et affirment la richesse multiséculaire des cultures noires.

Genèse et mission du musée

L’idée d’un musée pan-africain date de l’après-indépendance, lors du premier Festival mondial des arts nègres en 1966. Mais ce n’est qu’au début des années 2010, sous la présidence d’Abdoulaye Wade puis de Macky Sall, que le projet est relancé et aboutit à une construction financée en grande partie par la Chine.
Le MCN vise à présenter « la contribution de l’Afrique au patrimoine culturel et scientifique mondial », de la métallurgie du fer à l’art contemporain, tout en menant un travail identitaire et de valorisation, notamment sur la restitution du patrimoine africain.
C’est un lieu où la narration africaine se fait par les Africains, pour les Africains et le monde entier.

Une architecture symbolique

Le musée impressionne dès l’extérieur :

• Architecture : Monumental et circulaire, le bâtiment reprend la forme des cases à impluvium de Casamance. Au sommet, un puits de lumière rappelle la centralité de la communauté et des ancêtres.
• Dimensions : 14 000 à 15 000 m², répartis sur 4 à 5 niveaux, dont près de 5 000 m² pour les expositions.
• Matériaux : Façades en panneaux métal ajouré inspirés des arts africains, atrium de circulation ouverte, auditorium de 150 places, espaces modulables et terrasse panoramique.

Collections et expositions

• Les origines de l’humanité : Fossiles, outils, scènes reconstituées de la préhistoire, pour rappeler que l’Afrique est le véritable berceau de l’humanité.
• Arts et traditions : Masques, statues, textiles, bijoux, objets rituels : ces pièces illustrent la créativité et la diversité du continent, du Maroc à l’Afrique australe.
• Afrique et diaspora : Espace dédié aux liens historiques, culturels, religieux avec les Amériques, les Caraïbes et l’Europe, avec une mise en avant des musiques noires (jazz, reggae, mbalax…).
• Art contemporain : Expositions temporaires régulières consacrées aux créateurs africains et afro-descendants, autant installés que jeunes talents, qui incarnent la vitalité du continent.

Le musée accueille aussi conférences, projections, événements éducatifs, faisant de lui un centre de dialogue et d’innovation artistique.

Un rôle culturel et identitaire

Le MCN est bien plus qu’une vitrine patrimoniale :

• Lieu de mémoire, en lien avec Gorée et la question de la restitution culturelle.
• Espace éducatif : visites scolaires, programmes pour étudiants, ateliers scientifiques et plastiques.
• Plateforme de dialogue : séminaires, colloques, festivals contribuent à faire vivre la vision d’une “renaissance africaine”, chère à Senghor comme à la nouvelle génération d’intellectuels, scientifiques, créateurs et visiteurs venus de tout le continent.

Anecdotes et faits marquant

• Après l’inauguration, le musée a accueilli une grande exposition sur les masques africains, réunissant pour la première fois des pièces provenant d’Afrique, d’Europe et des Amériques.
• Le musée a été élu par le magazine Time “l’un des 100 lieux à voir dans le monde” à son ouverture.
• Les visiteurs sont parfois accueillis par des slameurs, danseurs ou griots, pour rappeler que la parole et l’oralité font partie intégrante de la culture africaine vivante.

Que faire au Musée des Civilisations Noires ? 

• Explorer les expositions permanentes : voyage multiséculaire dans la culture africaine.
• Découvrir les expositions temporaires, souvent innovantes et centrées sur l’art moderne.
• Participer à un événement : projections, débats, concerts, ateliers ouverts à tous.
• Admirer l’architecture et flâner sur la terrasse ou dans l’atrium.
• Combiner avec une visite à la Médina, à Gorée ou au marché Sandaga tout proche.

Infos pratiques

• Localisation : Dakar Plateau, près de la gare TER et de la place Soweto.
• Accès : taxi ou TER jusqu’à la gare de Dakar.
• Horaires : mardi à dimanche, généralement 9h–18h, fermé le lundi
• Tarifs : 5 000 FCFA (env. 8 €) pour les étrangers, 2 000 FCFA nationaux, tarifs réduits jeunes et scolaires.
• Conseils : prévoir 2 à 3 heures, utiliser l’audioguide si disponible, demander une visite guidée (fr/eng).
• Services : auditorium, vestiaire.